mardi 21 octobre 2008

Une gestion des apprentissage fondée sur les intérêts


Toujours dans le but d'expliquer le schéma présenté dans le billet précédent: Guide d'accompagnement des apprentissages hors école, voici une présentation des fondements de la gestion des apprentissages utilisée pour accompagner Marc-Antoine.

D'emblée, nous avons fondé notre gestion des apprentissages sur le faire. Marc-Antoine apprend en réalisant. Les connaissances qu'il acquiert sont associées à des réalisations choisies par lui. Bref, il apprend en réalisant ce qui l'intéresse.

« We cannot separate skills and acts, and we make a disastrous error when we try. Talking is not a skill, or a collection of skills, but an act, a doing.»John Holt, Instead of Education, p. 14.

Comment peut-on mieux apprendre par le faire?

... en prenant le temps, dans une atmosphère de détente où l'erreur est permise, le questionnement, les discussions, l'exploration. Pour apprendre en le faisant, il ne suffit pas de demander de le faire, il faut que l'apprenant soit disponible à ce qu'il fait, qu'il ait le goût de le faire, qu'il s'implique...

Aider un enfant à apprendre, c'est l'accompagner dans la recherche et l'identification de ce qu'il a le goût de faire. En tant que parents, notre plus grande erreur vient de ce qu'on veut amener nos enfants à faire ce qui nous semble le plus important d'apprendre. On leur demande de faire des choses qui ne les amènent pas à s'impliquer, car découper de leur vécu, de leur senti. Nous devons être à l'écoute de nos enfants de façon à identifier ce qu'ils aiment faire, à les aider à prendre conscience des raisons de leurs préférences, à identifier des activités similaires.

Tu aimes dessiner, je peux t'encourager à peindre; tu aimes faire des scénarios, je peux t'encourager à en écrire, en dessiner...

C'est en observant nos enfants que nous serons en mesure de mieux les guider vers les choses qu'ils aiment faire, qui leur parlent, qui les font vibrer.

Inviter son enfant à faire quelque chose, c'est comme choisir un cadeau. Qu'est-ce qu'il aimerait faire?

La plus grande erreur est d'imposer un ordre dans ce qui devrait être appris, ou fait. Tu dois lire maintenant, tu dois écrire maintenant, tu dois apprendre à compter maintenant. La chronologie « du faire » doit se fonder sur les intérêts de l'enfant et s'adapter à son point de vue.

On ne doit pas lui demander « Qu'est-ce que tu veux apprendre? », mais plutôt « Qu'est-ce que tu as le goût de faire? ».

L'apprentissage par le faire est au coeur de l'évolution du savoir humain. Depuis des millénaires, l'apprenti s'est associé à un maître pour apprendre en faisant. Nos sens, notre mémoire et nos facultés cognitives résultent d'un développement millénaire des savoir-faire. Nous sommes outillés pour apprendre par le faire. « Laisse-moi faire » est le leitmotiv des enfants. C'est le processus de scolarisation qui est peu naturel et en cassure avec les pratiques d'apprentissage employées depuis des millénaires. Le modèle de l'école actuelle est né d'un manque de maîtres provoqué par l'arrivée de l'industrialisation. L'arrivée des technologies change complètement la donne.

1 commentaire:

Clément Laberge a dit...

Très intéressante réflexion, d'autant qu'elle est « on ne peut plus appliquée ».

J'aimerais quand même que tu développes un peu les deux affirmations suivantes:

« Le modèle de l'école actuelle est né d'un manque de maîtres provoqué par l'arrivée de l'industrialisation. L'arrivée des technologies change complètement la donne. »


Est-ce que ce n'est pas aussi la nécessité d'établir un système scolaire qui a amené plusieurs des contraintes/disfonctionnement que tu décris?

Est-ce que la droite de ton schéma, la situation désirée, est compatible avec une approche institutionnalisée de l'éducation?